C. La musicothérapie


La musique accompagne notre vie au quotidien : dans les médias, dans les spectacles et dans les commerces, nous n’y sommes pas toujours attentifs mais nous en subissons d’autant plus les effets qu’ils sont sournois et même inconscients ; si bien que l’idée d’utiliser ces effets dans un but thérapeutique est l’une des plus anciennes de l’humanité.
A l’époque biblique (Premier livre de Samuel), selon la tradition, David soignait le roi Saül de sa dépression avec sa harpe. La musicothérapie a repris un essor depuis le développement des médecines douces. C’est une forme de psychothérapie ou de rééducation. Elle utilise le son ou la musique comme moyen de communication, de structuration et d’analyse de la relation. Elle se pratique seul ou en groupe quelque soit l’âge.





Histoire de la musicothérapie :
A l’époque grecque, ce n’est pas un hasard si Apollon était à la fois le dieu de la guérison et de la musique. Les musicothérapeutes soignaient avec la musique les maladies du corps et de l’esprit. Les chinois savaient quel son apaisait quel organe : par exemple, les sons aigus soulageaient la tête. A l’ère chrétienne, les prêtres utilisaient eux aussi la musique pour soigner les maux causés par les péchés des hommes. Dès la première guerre mondiale, les anglo-saxons ont commencé à soulager les blessés avec la musicothérapie. Après la seconde guerre mondiale, la musicothérapie devient une profession, d’abord au Canada, suivi par les Etats-Unis et en France en 1970.

La musicothérapie active
C’est l’expression du patient. Le chant, la pratique d’un instrument de musique ou les mouvements du corps qui rythment la musique ont des vertus bénéfiques pour la santé. Le chant permet de développer la respiration qui libère les tensions intellectuelles et émotionnelles.
Le chant détend le visage ainsi que le dos et améliore la confiance en soi.
Les instruments à percussion ne nécessitent pas forcément une technique difficile, ils laissent la place à l’improvisation et à l’imitation et sont volontiers utilisés en musicothérapie.
Par ailleurs, la pratique du piano avant l’âge de trente ans améliore les liens entre les deux hémisphères du cerveau. Une étude canadienne a montré une meilleure mémoire chez les enfants de quatre à six ans ayant reçu des cours de musique mais également une hausse du quotient intellectuel, des facilités en langues, en mathématiques et en littérature.

La musicothérapie réceptive
Le musicothérapeute fait dans ce cas-là écouter de la musique au patient. La séance se divise en trois temps : le premier temps vise à entraîner une baisse du rythme cardiaque, le deuxième relaxe les muscles puis le troisième éveille et transmet le message thérapeutique voulu.

La bio-musicothérapie (méthode thérapeutique du médecin français Léon Bence : 1929-1987)
Elle associe la musique avec des couleurs ; C’est une branche de la musicothérapie réceptive mais plus adaptée à chaque patient. Elle ajoute un quatrième morceau choisi en fonction de la personne à soigner sachant que les sons aigus tonifient et les sons graves reposent. Le morceau est également choisi en fonction du compositeur qui doit correspondre au même type que le patient. Là Léon Bence s’est appuyé sur les travaux de l’homéopathe français Léon Vannier qui a décrit sept grands types humains qu’il nomme : MARS, SATURNE, APOLLON, JUPITER, MERCURE, LUNE et TERRE. Ces prototypes tiennent compte de la morphologie et du tempérament de l’individu. Chaque individu correspond à une combinaison de plusieurs prototypes : en lettre capitale le prototype dominant (au maximum quatre possibles) et en italique les autres prototypes importants). Pour exemples, Chopin correspond à la combinaison : SATURNE, Lune, Vénus ; Liszt à APOLLON, Mars, Mercure ; Verdi à TERRE, Mercure, Lune et Beethoven à JUPITER, MARS, LUNE et Saturne.  Le compositeur doit donc avoir la composition de prototypes  la plus proche de la personne traitée par musicothérapie.

Autres techniques :
Il existe d’autres techniques comme celle de la communication sonore qui est une forme d’improvisation et de réécoute. Elle se pratique surtout en groupe et constitue une méthode d’analyse de la relation. Elle peut être utilisée en thérapie familiale.

Effets physiologiques de la musique
Des neuroscientifiques japonais, Denetsu Sutoo et Kayo Akiyama en 2004 à l’université de Tsukuba au Japon, ont vérifié sur des souris de laboratoire que la musique de Mozart augmentait la quantité de calcium acheminée vers le cerveau  activant la production de dopamine (neurotransmetteur précurseur de l’adrénaline et de la noradrénaline) qui secondairement baisse la tension artérielle.  


La musicothérapie agit donc sur les maladies ayant des liens avec cette hormone, comme la maladie de Parkinson (tremblements), l’épilepsie (convulsions), la démence sénile et certains dysfonctionnements cardio-vasculaires. En fait c’est la rapidité du rythme musical plutôt que le style  qui fait accélérer la respiration et augmenter la pression et les battements cardiaques.

La musicothérapie est utilisée dans la maladie d’Alzheimer. Au début de la maladie pour ralentir la perte de la mémoire, le rythme des séances permet également de donner un cadre spatio-temporel aux patients. D’après des études américaines de Gardner en 1999, la musique permet de diminuer l’agitation. Le docteur Kumar de Miami, en 1999, a montré l’élévation de 3 hormones : la mélatonine, l’adrénaline et la noradrénaline. La mélatonine permet de conserver le rythme nycthéméral (concordance entre l’alternance jour-nuit et veille-repos).Les deux autres hormones permettent une amélioration de la respiration et une meilleure gestion de l’énergie du corps humain. A un stade plus avancé de la maladie, la musicothérapie favorise les exercices de concentration, de communication et de socialisation. Depuis 2003, Stéphan Guétin du centre hospitalier universitaire de Montpellier a pu montrer que la musicothérapie diminuait de 50% l’utilisation d’anxiolytiques et d’antidépresseurs pour les patients parkinsoniens ou Alzheimer et elle diminue la sensation de douleur.

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